mardi 14 décembre 2010

カビラ大統領演説に理由なき反論 discours présidentiel critiqué mais sans raison valable

カビラの演説に反論が新聞に載った。
反論は国連UNDPが今年10月まとめたRDCコンゴの経済状況を引き合いにして、カビラの国会演説が楽観的で自画自賛であると批判する。しかし、この批判は正しくない。なぜなら、カビラが自画自賛したのはここ4年の彼の実績であって、国連が1970年当時の経済水準からみてまだ後退していると結論付けた比較とは根本が違うからである。1970年といえば、独裁者モブツのまだ初期の段階で、モブツの政策も経済拡大の波に乗っていたころである。コンゴ最大の国営鉱山会社Gecaminesが羽振りをきかせていた時代である。インフラもそれなりに整備されてきていて、まだ悪政「ザイール化」(1973年)が始まる以前である。確かに当時の方が現在のRDCコンゴよりも経済的に豊かだったろう。しかしカビラが政権を引き継いだ当時は全てが壊滅状態だったのである。Gecaminesは破産状態だった。カビラは1970年に政権を引き継いだのではない。どん底のコンゴで大統領になったのである。とすれば、今、一歩一歩這い上がろうとしているカビラを嘲笑するのは当たらない。批判するとしても、もっと建設的な前向きの助言、提案こそが望まれるところである。
RDC : L'étrange bilan de Joseph Kabila
Dans un discours sur l'état de la nation, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila vient d'affirmer devant les députés et sénateurs que son pays "se porte mieux qu'avant". Un drôle de satisfecit quand on connaît l'état de la situation sécuritaire à l'Est et le niveau de développement du pays, qui selon le PNUD est en recul par rapport à 1970. Drôle de bilan.

A un an des élections présidentielles en RD Congo, le président Kabila effectuait son premier bilan après 4 années à la tête de l'état congolais : "la nation congolaise se porte mieux qu’il y a un an ou mieux qu’il y a 15 ans et son état s’améliore chaque jour davantage".

Devant députés et sénateurs congolais, réunis en congrès, Joseph Kabila s'est distribué des bons points : "le pacte conclu avec le peuple congolais à l’occasion des dernières élections présidentielles nous imposait cinq objectifs majeurs à savoir, le rétablissement et la consolidation de la paix, la réhabilitation de l’Etat dans ses prérogatives régaliennes ; l’amélioration de la gouvernance politique, économique et social, la relance économique et la reconstruction du pays".

Pour lui, la situation s’est sensiblement améliorée, malgré quelques foyers résiduels persistent encore ça et là du fait de la présence de groupes armés étrangers, notamment des rebelles rwandais des Forces Démocratiques pour la libération du Rwanda ( FDLR ) et rebelles ougandais de Allied Democratic Forces/ National Army for Liberation of Uganda (ADF/NALU) .

Sur le plan économique, le Chef de l’Etat a indiqué "qu'en dépit des signes de reprises perceptibles depuis la fin de l’année dernière, l’activité économique s’est déroulée dans un environnement international plutôt préoccupant. La situation macro-économique du pays a été bonne, avec un taux de croissance de 6 % en 2010 contre 2 % en 2009".

Le bon bilan de Joseph Kabila reste à tempérer selon les dernières études du PNUD de novembre 2010. Selon l'agence onusienne, le niveau de développement en République Démocratique du Congo est en recul en 2010 par rapport à celui de 1970, selon le classement annuel du développement humain.

La RDC partage avec la Zambie et le Zimbabwe le niveau inférieur de ce classement où trône, en première position, la Norvège, suivie de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ce classement mondial, qui se base sur le bien-être de la population de la planète depuis vingt ans, prend en ligne de compte le degré de prospérité économique, le niveau d'éducation ou encore l'espérance de vie dans les cinq continents.

Stabilité militaire, politique et économique ne sont donc pas encore au rendez-vous en République démocratique du Congo (RDC)... sans parler de la situation des droits de l'homme (affaires Chebeya, Tungulu... ) et des assassinats de journalistes.

Au crédit de Joseph Kabila, le pays sort à peine d'une quinzaine d'années de guerre et de massacres à répétition. Sans revenus et avec une économie d'une extrême faiblesse, il est difficile de faire des miracles en 4 petites années. Le budget de l'état congolais est toujours aussi mince : 6,7 milliards de dollars... peut-être 100 fois moins que ce qui serait nécessaire ! On peut donc avoir quelques indulgences pour Joseph Kabila, au moins sur le plan économique... quand à se satisfaire de ces maigres résultats... il y a malheureusement un pas que Joseph Kabila a allègrement franchi dans son discours sur la l'état de la nation.

Christophe Rigaud

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